
Le président américain Donald Trump a annoncé ce vendredi avoir replacé le Nigeria sur la liste des pays jugés « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse. Cette décision, communiquée via son réseau Truth Social, intervient après que le pays d’Afrique de l’Ouest a été retiré de cette même liste en 2021 par l’administration de Joe Biden, alors qu’il y avait été initialement inscrit sous le premier mandat de Donald Trump en 2020.
Donald Trump a affirmé que « le christianisme est confronté à une menace existentielle au Nigeria », dénonçant l’« assassinat » de milliers de chrétiens par des « islamistes radicaux » dans un pays en proie à une insurrection djihadiste. Il a également souligné que « les États-Unis ne peuvent rester les bras croisés alors que de telles atrocités se produisent au Nigeria et dans de nombreux autres pays ». Des chiffres de 3 100 chrétiens tués au Nigeria contre 4 476 dans le monde ont été avancés, sans précision sur leur source.
Les inquiétudes concernant un éventuel « génocide » chrétien au Nigeria sont partagées par certains membres du Congrès américain et des associations évangéliques. Cependant, des experts estiment que ce discours pourrait masquer la complexité de la situation sur le terrain. Le Nigeria est confronté à des groupes jihadistes tels que Boko Haram depuis 2009, ainsi qu’à des gangs de « bandits » qui se livrent à des enlèvements et des vols de bétail dans les régions du nord-ouest et du centre.
Un rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale datant de 2024 avait déjà mis en lumière des « restrictions systématiques et continues à la liberté de religion ou de croyance au Nigeria », préconisant ainsi le retour du pays sur la liste de surveillance. Le Nigeria est un pays où la population est divisée de manière presque égale entre une majorité musulmane au nord et une majorité chrétienne au sud.






