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Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison, dont un an ferme, dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Cette décision inédite pour un ancien président fait suite à d'autres condamnations définitives, notamment dans l'affaire des écoutes et Bygmalion. L'ancien chef d'État dénonce une « injustice invraisemblable » et continue de clamer son innocence.

L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été au centre de l’attention judiciaire avec la publication par Le Monde d’extraits significatifs des 400 pages du jugement rendu le jeudi 25 septembre dans l’affaire libyenne. Cette décision met en lumière de nouvelles condamnations pour l’ancien chef d’État, suscitant de vives réactions.

Le jugement a notamment prononcé une peine de cinq ans de prison, dont un an ferme, pour « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Cette condamnation, assortie d’un mandat de dépôt à effet différé et d’une exécution provisoire, marque une première pour un ancien président français. Cependant, il a été relaxé des chefs d’accusation de corruption passive, de recel de détournement de fonds publics libyens et de financement illégal de campagne.

Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy est condamné. Son casier judiciaire, bien que mentionné comme ne portant trace d’aucune mention initialement, fait état d’une condamnation définitive par la Cour de cassation le 18 décembre 2024. Cette dernière confirmait une peine de trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, pour « corruption active de magistrat et trafic d’influence actif », faits commis entre 2013 et 2014. La défense de Nicolas Sarkozy a annoncé avoir formé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, sans que cela n’ôte le caractère définitif de la condamnation.

De plus, l’ancien président a été condamné par la cour d’appel de Paris le 14 février 2024 à une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, dans l’affaire « Bygmalion ». Cette affaire concernait le dépassement du plafond légal des dépenses électorales lors de sa campagne de 2012, s’élevant à plus de 42,722 millions d’euros. Les peines de prison de Nicolas Sarkozy ont souvent été aménagées sous forme de détention à domicile sous surveillance électronique, ou de libération conditionnelle, une mesure également envisagée pour sa peine actuelle.

Face à ces décisions judiciaires, Nicolas Sarkozy a exprimé sa colère, dénonçant une « injustice invraisemblable » et affirmant qu’il se battrait « jusqu’à son dernier souffle » pour prouver son innocence. Ses avocats ont également qualifié la décision de « choquante et mal fondée en droit ». Ces condamnations soulignent l’engagement de la justice à appliquer la loi, même aux plus hautes fonctions de l’État, tout en suscitant un débat sur l’exécution provisoire des peines et la dignité des anciens présidents.