
Après vingt jours de détention provisoire dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy a été libéré lundi sous contrôle judiciaire. L’ancien président de la République, bien que présumé innocent en attendant son procès en appel en mars 2026, reste confronté à un agenda judiciaire chargé. Le dossier libyen n’est qu’une des multiples affaires politico-financières qui le concernent, certaines ayant abouti à des non-lieux, une autre à une condamnation définitive, et plusieurs étant toujours en cours d’instruction.
L’affaire Bygmalion, concernant le financement illégal de sa campagne de 2012, est proche de son dénouement. La Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur son pourvoi, après une condamnation en appel à un an d’emprisonnement dont six mois ferme. S’il est rejeté, cette décision marquera une deuxième condamnation pénale définitive pour Nicolas Sarkozy. Les investigations ont révélé un système de double facturation pour masquer l’explosion des dépenses de campagne. L’ex-chef de l’État a toujours contesté toute responsabilité pénale, dénonçant des « fables » et des « mensonges ».
Dans le volet de la rétractation de Ziad Takieddine, principal témoin à charge dans l’affaire libyenne, une information judiciaire a été ouverte pour subornation de témoin. Nicolas Sarkozy a été mis en examen en octobre 2023 pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs. Son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, a également été mise en examen en juillet 2024. Ces mises en examen font suite à des soupçons de manœuvres pour obtenir le retrait des propos incriminant l’ancien président.
Deux autres enquêtes préliminaires sont en cours. L’une concerne l’affaire russe (Reso-Garantia), ouverte par le Parquet national financier (PNF) à l’été 2020 pour « trafic d’influence ». Elle porte sur des rémunérations perçues par Nicolas Sarkozy d’une société d’assurances russe, soulevant la question de savoir s’il a agi comme consultant ou s’est livré à des activités de lobbying potentiellement délictuelles. Enfin, une enquête du PNF est en cours depuis 2019 sur l’attribution controversée du Mondial-2022 au Qatar. Nicolas Sarkozy est visé par une plainte de l’association Anticor pour « trafic d’influence » et « corruption d’un agent public étranger », suite à un déjeuner jugé suspect en 2010.






