
La photographe Madison Swart a documenté pendant un mois les activités de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) au sein de la Federal Plaza à New York. Cette imposante tour grise de 41 étages, connue sous le nom d’immeuble fédéral Jacob K. Javits, abrite des bureaux d’immigration, y compris un tribunal administratif. C’est ici que des milliers d’immigrés new-yorkais, qui représentent environ 18,5 % de la population de la ville, se rendent pour des contrôles judiciaires réguliers ou des rendez-vous administratifs routiniers.
Depuis la mise en œuvre des politiques de lutte contre l’immigration de l’administration Trump, ces rendez-vous sont devenus des occasions pour les officiers de l’ICE de procéder à des arrestations. Des agents, souvent le visage masqué et sans identification visible, attendent discrètement dans les couloirs, les cages d’escalier et les ascenseurs, munis de listes de noms.
Les critères d’inscription sur ces listes demeurent inconnus, et les personnes arrêtées ne sont pas nécessairement en situation irrégulière, puisqu’elles se présentent volontairement pour des démarches administratives. Une fois appréhendées, elles sont conduites au dixième étage du bâtiment, transformé en centre de détention provisoire. Elles peuvent y être retenues plusieurs jours, voire plus, dans des conditions jugées déplorables par certains avocats et défenseurs des droits humains, avant d’être transférées vers des centres pénitentiaires à travers le pays ou à l’étranger.
Cette pratique a été vivement critiquée par des organisations de défense des droits civiques, qui dénoncent des violations du droit à une procédure régulière et un climat de peur au sein des communautés immigrées. Plusieurs poursuites judiciaires ont été intentées pour contester la légalité de ces arrestations au sein des tribunaux.