
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, la position de Benyamin Nétanyahou reste inchangée : il refuse de reconnaître sa responsabilité personnelle dans ce massacre. Pourtant, en tant que Premier ministre israélien ayant exercé le plus longtemps – plus de dix-sept ans –, il a profondément influencé la politique de son pays vis-à-vis du Hamas. Sa stratégie a notamment consisté à favoriser le maintien de l’organisation islamiste à Gaza, contribuant ainsi à une division politique et géographique du mouvement national palestinien. Ironiquement, Nétanyahou n’a jamais cru le Hamas capable d’une offensive d’une telle envergure.
Face aux appels à une enquête, Benyamin Nétanyahou a toujours écarté l’idée d’une commission d’enquête d’État, telle que prévue par la loi israélienne de 1968. Cette loi confère au président de la Cour suprême le pouvoir de nommer un organe indépendant pour examiner les défaillances majeures de l’État. Cependant, le Premier ministre a montré son soutien à une proposition de loi émanant d’Ariel Kallner, membre de son parti, le Likoud. Cette proposition vise à établir une « commission d’enquête nationale-étatique ».
Le projet de loi de Kallner stipule qu’une majorité de 80 députés sur 120 serait nécessaire pour nommer les six membres de la commission et son président. En cas d’impasse, ou si l’opposition choisit de boycotter le processus – une intention déjà exprimée –, le président de la Knesset, Amir Ohana, également membre du Likoud, aurait la prérogative de choisir l’intégralité des membres de cette commission. Cette approche soulève des questions quant à l’indépendance et l’impartialité de l’enquête proposée, renforçant les critiques autour de la gestion de la crise par le gouvernement actuel.






