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Benyamin Nétanyahou a accusé Emmanuel Macron d'alimenter l'antisémitisme en France par son appel à reconnaître un État palestinien. L'Élysée a rejeté ces accusations, les jugeant « erronées et abjectes » et rappelant les efforts français contre l'antisémitisme. La reconnaissance de l'État palestinien par la France est prévue pour septembre. [2, 3, 10, 16]

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a adressé un courrier à Emmanuel Macron, l’accusant d’« alimenter le feu antisémite » en France par son appel à la reconnaissance d’un État palestinien. Cette accusation a provoqué une vive réaction de l’Élysée, qui l’a qualifiée d’« erronée et abjecte », soulignant que la période exigeait « gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations ».

Dans sa lettre, M. Nétanyahou a exprimé sa « préoccupation par la montée alarmante de l’antisémitisme en France » et a lié l’annonce française de reconnaissance de l’État de Palestine à des incidents antisémites récents. La France, par la voix de son président, a annoncé fin juillet son intention de reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Une initiative qui s’inscrit dans un long cheminement diplomatique français pour une solution à deux États.

La montée de l’antisémitisme en France est une réalité incontestable, comme dans de nombreux pays. Le nombre d’actes antisémites a explosé en 2023 (+283%) et est resté élevé en 2024, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur et du SPCJ (Service de Protection de la Communauté Juive). Cette recrudescence s’est particulièrement aggravée après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Cependant, présenter la reconnaissance de l’État palestinien comme une source d’antisémitisme est considéré comme faux et malhonnête par l’Élysée. Le gouvernement français a, au contraire, multiplié les actions pour lutter contre l’antisémitisme. En accréditant l’idée d’une identification des juifs du monde entier à sa politique, M. Nétanyahou est accusé d’attiser l’antisémitisme, mettant en danger les juifs de la diaspora.

La décision française de reconnaître la Palestine est perçue comme une démarche pertinente par de nombreux observateurs, d’autant que d’autres pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou l’Australie ont également exprimé des intentions similaires. Le Premier ministre israélien, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale et confronté à une offensive à Gaza ayant causé des dizaines de milliers de morts, voit dans cette reconnaissance une menace à sa politique de colonisation et au refus d’un État palestinien.