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Une nouvelle initiative de négociations entre les États-Unis et la Russie, révélée le 19 novembre, met sous forte pression l'Ukraine et ses alliés européens. Ce plan, qui privilégie les exigences russes, est jugé comme une possible « capitulation » par la France. Les Européens doivent s'unir pour soutenir Kiev face à cette offensive diplomatique.

L’actualité internationale est marquée par une nouvelle initiative de négociations entre les États-Unis et la Russie, qui exerce une forte pression sur l’Ukraine et les pays européens. Ce plan, révélé le 19 novembre, met en avant plusieurs exigences russes : concessions territoriales à Moscou, réduction de l’armée ukrainienne, non-adhésion à l’OTAN et non-déploiement de troupes de l’OTAN en Ukraine. Ces propositions s’inscrivent dans la perspective lointaine d’une cessation des combats, après près de quatre ans de guerre.

Pour la quatrième fois, Donald Trump, depuis son retour à la Maison Blanche, engage un dialogue avec le Kremlin sans consulter Kiev et ses alliés européens. Ces tentatives de rapprochement, souvent incertaines, ont jusqu’à présent échoué en raison de l’intransigeance du président russe, qui refuse tout cessez-le-feu alors que ses troupes poursuivent leur avancée et bombardent intensément les villes et infrastructures ukrainiennes, causant de nombreuses victimes civiles.

À chaque épisode de cette série diplomatique, Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens sont mis devant le fait accompli, avant de se mobiliser pour tenter d’infléchir le cours des événements. Ils sont une fois de plus pris de court par ce revirement du président américain, d’autant que son administration venait de sanctionner deux entreprises pétrolières russes majeures. Kiev et les capitales européennes ont été tenues à l’écart de l’élaboration de ce plan, piloté par Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump, et Kirill Dmitriev, émissaire du Kremlin et dirigeant du fonds souverain russe.

Cette démarche semble vouloir exploiter l’affaiblissement de Volodymyr Zelensky, qui fait face à un scandale de corruption dans le secteur de l’énergie ayant déjà entraîné la démission de deux de ses ministres. Bien que le président ukrainien se soit dit prêt à discuter du projet avec Donald Trump, la Maison Blanche le décrit comme un « bon plan pour la Russie et pour l’Ukraine », dont la mise en œuvre serait supervisée par un « comité pour la paix ». Malgré ses difficultés actuelles, Zelensky devra s’appuyer sur ses partenaires européens pour contrer cette nouvelle offensive diplomatique.

Les Européens, tout en étant exigeants sur la lutte contre la corruption en Ukraine, doivent refuser un plan qui s’apparenterait à une « capitulation », comme l’a souligné le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Une telle capitulation serait également celle de l’Europe, dont les intérêts de sécurité sont intrinsèquement liés à ceux de l’Ukraine face à la Russie.