
Le navire Handala, affrété par le mouvement propalestinien Flottille de la Liberté et transportant de l’aide humanitaire, a été intercepté par l’armée israélienne ce samedi 26 juillet. Les images diffusées en direct par le groupe ont montré des militants à bord du Handala, les mains levées, entonnant la chanson antifasciste italienne Bella Ciao, avant que les soldats ne prennent le contrôle du navire. Les transmissions ont été coupées quelques minutes plus tard.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé l’interception, déclarant sur X (anciennement Twitter) que « la marine israélienne a empêché le navire Navarn [son nom d’origine] d’entrer illégalement dans la zone maritime au large de la côte de Gaza. Le navire fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël ». Le ministère a également assuré que « tous les passagers sont en sécurité », ajoutant que « des tentatives non autorisées de briser le blocus sont dangereuses, illégales et sapent les efforts humanitaires en cours ».
La Flottille de la Liberté a rapidement réagi sur les réseaux sociaux, affirmant que le Handala avait été « intercepté et abordé illégalement par les forces israéliennes alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales ». Un outil de suivi en ligne a précisé que le navire se trouvait à environ cinquante kilomètres de la côte égyptienne et à cent kilomètres à l’ouest de Gaza au moment de l’interception.
Parmi les dix-neuf militants de diverses nationalités à bord, figuraient deux élues françaises de La France insoumise (LFI), la députée du Val-d’Oise Gabrielle Cathala et l’eurodéputée Emma Fourreau, ainsi que deux journalistes. Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI, a vivement dénoncé cet acte sur X, le qualifiant de « kidnapping » et interpellant le gouvernement français.
Parti de Syracuse, en Sicile, le 13 juillet, l’ancien chalutier norvégien transportait du matériel médical, des denrées alimentaires, des équipements pour enfants et des médicaments. Cette expédition visait à briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza, où sévit une crise humanitaire majeure. L’équipage avait prévenu qu’il entamerait une grève de la faim en cas d’interception et de détention.
Cet arraisonnement fait suite à celui du Madleen, un autre navire de la flottille, intercepté début juin avec douze militants à son bord, dont Greta Thunberg et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, également expulsés vers leurs pays d’origine. Le Hamas a qualifié cette interception de « nouveau crime de piraterie dans les eaux internationales ».
Depuis l’offensive du 7 octobre 2023, Israël a imposé un blocus humanitaire strict sur Gaza, assoupli partiellement fin mai, mais entraînant de graves pénuries. En réponse à la pression internationale, Israël a annoncé la reprise des parachutages d’aide humanitaire dans le territoire.