
Face à la recrudescence des violences urbaines liées au trafic de drogue, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé une série de nouvelles mesures visant à renforcer les pouvoirs des préfets. Une circulaire, consultée par Le Figaro, détaille ces dispositifs qui entrent dans le cadre de la loi contre le narcotrafic promulguée récemment. L’objectif principal est de « desserrer l’emprise que les narcotrafiquants exercent sur des quartiers entiers ».
Parmi les innovations, les préfets pourront désormais prononcer des mesures d’« interdiction administrative de paraître » sur les points de deal. Cette mesure, similaire à celle appliquée aux supporters violents, vise à éloigner les trafiquants et leurs « petites mains » des lieux de vente. Selon le ministère de l’Intérieur, il s’agit d’une réponse opérationnelle attendue par les élus locaux. En cas de non-respect, les sanctions prévues sont de six mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.
La circulaire permet également aux préfets d’enjoindre aux bailleurs, qu’ils soient sociaux ou privés, de saisir le juge judiciaire pour résilier les baux de locataires impliqués dans des activités de trafic de drogue ou des comportements portant atteinte à la sécurité aux abords des locaux loués. Cette disposition a soulevé des débats mais a été jugée utile par l’hémicycle sénatorial lors de l’adoption de la loi.
En outre, la lutte contre la revente de drogue en ligne sera renforcée via la plateforme Pharos, permettant aux policiers d’exiger le retrait de contenus proposant l’offre ou l’achat de stupéfiants. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté gouvernementale de « faire de la lutte contre le narcotrafic un combat national », comme l’a souligné Bruno Retailleau. Elles complètent un plan plus large incluant la création d’un parquet national antistupéfiants et le renforcement des effectifs.