
À l’approche des élections municipales de 2026, l’influence grandissante du narcotrafic sur le système politique et associatif local suscite de vives inquiétudes. Des élus et des citoyens observent avec impuissance l’essor de gangs organisés cherchant à s’ingérer dans la vie publique, un phénomène particulièrement alarmant à Marseille.
La situation a pris une tournure dramatique avec l’assassinat du frère d’Amine Kessaci, un militant engagé contre le trafic de drogue et candidat aux législatives. Cet acte, perçu comme un « avertissement », met en lumière les méthodes d’intimidation employées par les trafiquants. Amine Kessaci, connu pour son combat et son association « Conscience », avait déjà perdu un autre frère dans des circonstances liées au narcotrafic en 2020.
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a récemment alerté sur les risques d’ingérence du narcotrafic dans les élections, soulignant la « capacité de corruption » des trafiquants. Cette mise en garde confirme les craintes d’une « narcorruption » par le bas, où la puissance financière des réseaux criminels pourrait compromettre l’intégrité des institutions locales.
De nombreux maires se sentent impuissants face à l’ampleur du phénomène, qui dépasse les seules grandes villes pour toucher désormais les villes moyennes et les campagnes. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a d’ailleurs appelé à une union des élus de tous bords pour faire face à ce fléau, insistant sur le fait que le narcotrafic est un « combat qui doit transcender les partis politiques ». L’enjeu est clair : éviter que des territoires entiers ne se transforment en « zones de non-droit » sous l’influence de ces organisations criminelles.






