
Nadège Abomangoli, vice-présidente de l’Assemblée nationale et députée La France insoumise (LFI), a déposé plainte mercredi auprès du parquet de Paris. Cette démarche fait suite à la réception d’un courrier qu’elle qualifie d’« outrageant, ouvertement raciste et sexiste ». L’information a été confirmée à l’Agence France-Presse par son avocate, Chirinne Ardakani.
Le 11 juillet, Nadège Abomangoli, âgée de 49 ans et originaire du Congo, a découvert à son bureau du Palais-Bourbon une correspondance anonyme. Ce courrier contenait des propos virulents et discriminatoires, ciblant directement sa personne en raison de sa couleur de peau et de son sexe. La plainte a été déposée pour « outrage envers une personne investie de l’autorité publique » ou, alternativement, pour « injure non publique à caractère raciste et sexiste ».
Troisième vice-présidente de l’Hémicycle depuis juillet 2024, l’élue a exprimé sa ferme intention de ne pas se laisser « intimider ». Par cette plainte, elle entend dénoncer et combattre « la propagation de la haine raciste et sexiste ». Le communiqué de son avocate révèle des extraits choquants du courrier, tels que : « Première femme noire vice-présidente j’en ai des frissons de malaise, le décolonialisme ne vous rend pas légitime » ou encore « une noire n’a rien à faire à ce poste ».
Selon Mme Ardakani, ces écrits « dénient » à Nadège Abomangoli toute légitimité à occuper une fonction institutionnelle aussi élevée, uniquement « au motif pris de sa couleur de peau et de son sexe ». Ils portent gravement « atteinte à sa dignité et au respect dû à ses fonctions », et sont imprégnés de « clichés xénophobes et misogynes ». L’avocate souligne également que ces attaques s’inscrivent dans un contexte plus large, rappelant que plusieurs députés, notamment Carlos Martens Bilongo et Aly Diouara, ont également été la cible d’insultes racistes et de menaces ces derniers mois.