
Les élections municipales de 2001 à Paris ont marqué un tournant décisif dans la carrière de Philippe Séguin, scellant un destin politique qu’il n’a jamais vraiment surmonté. Face à la candidature dissidente du maire sortant, Jean Tiberi, Philippe Séguin, figure emblématique du « non » au traité de Maastricht, a dû faire face à une droite profondément divisée. Cette division a, selon les observateurs de l’époque, rendu inévitable la défaite de la droite dans la capitale.
Vingt-cinq ans après, les souvenirs de cette campagne sont encore vifs et teintés de tristesse pour ceux qui l’ont vécue. Qualifiée d’« histoire triste », cette période fut minée par des hésitations et des trahisons qui ont profondément affecté Philippe Séguin. « Ça l’a complètement détruit », confie un de ses anciens proches, soulignant l’impact dévastateur de cet échec sur l’homme politique.
Pourtant, les débuts de la relation entre le gaulliste et Paris n’avaient pas été si sombres. Avant les municipales de 2001, l’état-major du parti présidentiel s’efforçait de remplacer Jean Tiberi, mis en place par Jacques Chirac six ans plus tôt. La fracture du mythe chiraquien à Paris était palpable : le RPR et ses alliés centristes avaient déjà perdu six arrondissements lors des élections précédentes. De plus, les « affaires » de logements sociaux et de « faux électeurs » entachaient l’image de Jean Tiberi, qui incarnait alors la fin d’un système.
Dans ce contexte, la droite cherchait désespérément un nouveau souffle pour conserver l’Hôtel de Ville. Philippe Séguin était perçu comme une alternative, mais la division de son camp, avec des listes RPR-UDF-DL face à celles de Jean Tiberi, a finalement conduit à la victoire de la gauche menée par Bertrand Delanoë, qui est devenu maire de Paris le 18 mars 2001. Cette défaite cuisante a incité Philippe Séguin à se retirer de la vie politique un an plus tard, mettant un terme à une carrière prometteuse.






