
La République en marche (LREM) a rencontré des défis significatifs lors des élections municipales de 2020, notamment en ce qui concerne l’ancrage local et l’unité du parti. Un paradoxe a émergé où, dans 15 des 40 villes françaises de plus de 100 000 habitants, des « marcheurs » ont choisi de concurrencer les listes officiellement désignées par leur propre parti. Cette situation a révélé une certaine fragilité au sein du mouvement présidentiel.
En janvier 2020, Stanislas Guerini, alors délégué général de LREM, avait fixé un objectif ambitieux : faire élire 10 000 conseillers municipaux afin de « démultiplier le nombre d’élus locaux En Marche! ». À l’époque, le parti comptait moins de 5 000 conseillers municipaux. Les grandes villes, qui avaient pourtant été des bastions du succès d’Emmanuel Macron lors des scrutins présidentiel et européen, étaient considérées comme cruciales pour atteindre cet objectif.
Cependant, le parti a été confronté à des candidatures dissidentes dans un tiers des cinquante plus grandes villes de France. À Paris, par exemple, Cédric Villani a maintenu sa candidature face à Benjamin Griveaux, le candidat officiel. De même, à Lyon, le soutien apporté à Gérard Collomb a été mis à l’épreuve par les candidatures de David Kimmelfeld et Georges Képénékian. Ces divisions internes ont mis en lumière une stratégie électorale jugée parfois inadaptée.
Dans ce contexte de campagne municipale, où les références aux partis politiques étaient rares sur les affiches et discours des candidats, LREM a semblé souffrir d’une « étiquette honteuse ». Le parti n’a investi que 260 listes (47%) et en a soutenu 298 autres, une approche qualifiée d’« agile » pour s’implanter localement, y compris en nouant des alliances avec des édiles sortants.