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Une enquête de la Fondation Jean Jaurès révèle que le mouvement « Bloquons tout » attire principalement des militants de gauche, s'éloignant du profil des « gilets jaunes ».

Une enquête menée par Antoine Bristielle, directeur de l’observatoire de l’opinion de la Fondation Jean Jaurès, révèle le profil démographique et politique des participants au mouvement « Bloquons tout ». L’étude, réalisée entre le 15 et le 23 août auprès de 1 089 répondants, met en lumière une composition distincte de celle des « gilets jaunes » de 2019.

Selon Antoine Bristielle, les personnes interrogées sont moins animées par une « expérience vécue de la précarité économique » et davantage par une « forte politisation à gauche et une volonté d’engagement “pour les autres” ». Ce mouvement, apparu en juillet et initialement décrit comme hétérogène, mêlant des influences souverainistes et de gauche, interroge sur sa véritable nature.

Ce qui surprend le chercheur, c’est à quel point « Bloquons tout », souvent présenté comme une version 2.0 des « gilets jaunes », s’en éloigne. Il identifie plutôt un profil de militant de gauche radicale classique. Près de 70 % des répondants ont ainsi voté pour Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) lors de la dernière élection présidentielle, et 10 % pour Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste).

Le mouvement « Bloquons tout » est né sur internet en mai 2025, se déclarant collectif citoyen apartisan. Il a gagné en visibilité en juillet suite aux annonces budgétaires de François Bayrou pour 2026, notamment la suppression de deux jours fériés et les coupes dans les services publics. Bien que se revendiquant sans affiliation politique, il a progressivement reçu le soutien des partis de gauche et d’une partie des syndicats.