
La mort tragique de Raphaël Graven, plus connu sous le nom de streamer « Jean Pormanove », a choqué la France et soulève de nombreuses questions sur la régulation des plateformes. Décédé en direct sur la plateforme Kick après des mois de maltraitance et d’humiliations diffusées publiquement, son cas met en lumière les défaillances des autorités et des modérateurs.
Arthur Delaporte, député PS du Calvados, a exprimé son indignation face à cette situation. Il pointe du doigt l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), qui avait été saisie dès décembre dernier suite à une enquête de Mediapart. Selon le député, l’Arcom doit « expliquer pourquoi il ne s’est rien passé depuis ». Il déplore également le manque de moyens de l’autorité, notant que l’Arcom ne dispose que de 23 personnes pour appliquer le « Digital Services Act » (DSA), contre 60 en Allemagne. Ce règlement européen, adopté en octobre 2022, vise pourtant à responsabiliser les plateformes face aux contenus haineux et au cyberharcèlement.
Au-delà des plateformes, M. Delaporte critique aussi le manque de moyens de la police et remet en question l’« économie du sordide » qui permet de monétiser ces contenus violents. Il insiste sur la nécessité d’empêcher la rémunération de tels agissements. Clara Chappaz, ministre déléguée à l’IA et au Numérique, a également réagi, signalant l’affaire sur Pharos et demandant des explications à Kick. Elle a souligné la « responsabilité des plateformes en ligne sur la diffusion de contenus illicites » et a affirmé que ce type de défaillances « n’a pas sa place en France, en Europe ni ailleurs ». Le gouvernement a, par ailleurs, de nouveau saisi l’Arcom, dont le rôle est crucial dans la lutte contre la manipulation de l’information et la haine en ligne.