
L’agence de notation Moody’s a annoncé le 24 octobre qu’elle maintenait la note de la France à Aa3 (la quatrième meilleure évaluation), mais qu’elle plaçait sa perspective sous négative. Cela signifie qu’à moins d’une amélioration significative, la prochaine décision de l’entreprise américaine d’analyses financières pourrait être une dégradation. Cette décision contraste avec celles de Fitch et S&P, qui avaient déjà abaissé la note de la France à A+ (le cinquième niveau) en septembre et octobre, respectivement.
La principale raison de cette perspective négative est la fragmentation politique du paysage français. Moody’s a expliqué que cette instabilité risque de limiter la capacité du gouvernement à gérer des défis cruciaux, tels qu’un déficit budgétaire élevé, l’augmentation du poids de la dette et la hausse durable des coûts d’emprunt. Le manque de majorité à l’Assemblée nationale et les difficultés à adopter un budget sont des facteurs clés de cette instabilité. Les compromis politiques, notamment la suspension de la réforme des retraites de 2023, contribuent également à ces inquiétudes.
En revanche, Moody’s reste confiante quant aux fondamentaux économiques de la France. Le secteur bancaire est jugé « robuste », et les finances des ménages et des entreprises sont considérées comme « solides ». Le pays bénéficie de « forces économiques significatives », soutenues par une économie « riche et diversifiée ». Cependant, l’agence a souligné que le coût budgétaire de la suspension de l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite et de la durée des cotisations augmentera et deviendra significatif après quelques années. Le ministre des Finances, Roland Lescure, a insisté sur la nécessité absolue de trouver un consensus budgétaire, le gouvernement restant déterminé à atteindre un déficit de 5,4 % du PIB en 2025 et à le ramener sous les 3 % d’ici 2029.
Cette situation de forte incertitude politique pourrait freiner la croissance économique, l’investissement et la confiance des consommateurs. Alors que la France affronte cette période de turbulences, les marchés financiers internationaux pourraient rappeler au pays la nécessité de maîtriser ses finances pour éviter une nouvelle crise au sein de la zone euro.






