
Après les élections législatives de 2022 et, plus encore, de 2024, les partis politiques français ont acquis des pouvoirs inédits sous la Ve République. Pourtant, cette influence accrue contraste avec un niveau de confiance des Français historiquement bas : seulement 10 % d’entre eux leur font confiance, un score inférieur de 58 points à celui des maires et de 8 points par rapport à 2022.
La treizième vague de l’enquête « Fractures françaises », menée par Ipsos pour la Fondation Jean-Jaurès, Le Monde, le Cevipof et l’Institut Montaigne, offre une analyse approfondie de l’image et du poids de chaque parti, à 500 jours de l’éélection présidentielle de 2027.
Le rapport de forces actuel révèle une nette « extrême-droitisation » des préférences partisanes. Le Rassemblement national (RN) se distingue comme le parti dont les Français se sentent le plus proches ou le moins éloignés, laissant tous les autres partis loin derrière. En effet, 22 % des Français se déclarent sympathisants du RN, tandis que le Parti socialiste (PS) ou La France insoumise (LFI) n’atteignent que 8 %. Renaissance ou Les Républicains (LR) recueillent 6 % des sympathies, et les Écologistes 5 %.
Cette tendance est également visible dans le positionnement des Français sur l’échiquier politique. 41 % se situent à droite (entre 6 et 10 sur une échelle de 0 à 10), contre 28 % à gauche (entre 0 et 4). Ces chiffres soulignent une profonde évolution du paysage politique français, où la droite, et en particulier l’extrême droite, mobilise plus fortement les électeurs. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte où les élections législatives de 2024 ont vu une participation accrue, reflétant l’importance du scrutin pour les citoyens.
Bien que certains politistes comme Vincent Tiberj nuancent l’idée d’une droitisation « par en bas », en soulignant une progression des valeurs de gauche dans la société, les résultats électoraux et les enquêtes d’opinion dessinent un tableau clair d’une droitisation « par le haut », influencée par l’agenda politique et médiatique. Le RN, en particulier, consolide sa position en termes d’image positive, notamment sur la proximité avec les citoyens et sa capacité à prendre des décisions impopulaires jugées nécessaires.