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Le gouvernement français propose de monétiser la cinquième semaine de congés payés, une mesure de 1982, suscitant l'indignation des syndicats. Cette option vise à augmenter le temps de travail et le pouvoir d'achat, sur le modèle du rachat de RTT. Les syndicats dénoncent un recul social.

La proposition du gouvernement de « monétiser » la cinquième semaine de congés payés, instaurée en 1982, suscite une vive controverse. Présentée le mardi 15 juillet dans le cadre des orientations budgétaires pour 2026, cette piste a été vivement critiquée par les syndicats. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, l’a même qualifiée de « musée des horreurs » sur France Inter, adoptant un ton inhabituellement ferme pour la responsable cédétiste.

Cette idée gouvernementale vise un double objectif : encourager l’augmentation de la durée d’activité des salariés tout en améliorant leur pouvoir d’achat. Concrètement, les salariés pourraient choisir de travailler davantage en renonçant à un ou plusieurs jours de repos, en échange d’une majoration de leur rémunération. Cette mesure serait soumise à l’accord de l’employeur.

Un mécanisme similaire existe déjà avec le rachat de jours de RTT (Réduction du Temps de Travail), mis en place en 2022 et prolongé jusqu’à fin 2026. Ce dispositif permet aux salariés de convertir leurs RTT non pris en rémunération, avec une majoration minimale de 10% ou 25% en l’absence d’accord d’entreprise ou de branche. Les sommes perçues sont exonérées d’impôt sur le revenu et de cotisations vieillesse, dans la limite de 7 500 euros par an. Cependant, l’impact réel de ce mécanisme sur la durée d’activité n’est pas encore clairement établi.

La cinquième semaine de congés payés a été instaurée en janvier 1982, sous la présidence de François Mitterrand, dans le cadre d’une politique visant à « changer la vie » et à réduire le temps de travail. La proposition de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, de monétiser cette semaine de congés serait un « droit nouveau » laissé « à la main de chaque salarié », sans remettre en cause les droits acquis.

Cette mesure nécessiterait une modification législative pour être mise en œuvre, suivie de négociations avec les partenaires sociaux afin de définir ses modalités précises. Les syndicats, à l’instar de la CFDT, rejettent cette option, estimant que le gouvernement devrait plutôt se concentrer sur la création d’emplois pour ceux qui n’en ont pas, avant de vouloir faire travailler davantage ceux qui ont déjà un emploi.