
Mondo Duplantis a de nouveau marqué l’histoire de l’athlétisme en battant son propre record du monde de saut à la perche pour la quatorzième fois. Le Suédois a franchi une barre à 6,30 mètres lors des Mondiaux d’athlétisme à Tokyo, un mois seulement après avoir atteint 6,29 m à Budapest. Depuis février 2020, où il avait établi un premier record à 6,17 m, Duplantis n’a cessé de grappiller centimètre par centimètre, une stratégie qui combine performance sportive et incitations financières.
Chaque nouveau record apporte à Duplantis une prime, dont le montant varie selon les compétitions. Si son premier record à Torun lui avait rapporté 6 000 euros, il avait ensuite empoché environ 27 000 euros à Glasgow. En Ligue de diamant, cette prime monte à 50 000 dollars, un montant également appliqué lors des Jeux olympiques de Paris 2024 où il avait sauté 6,25 m. Cependant, cette approche n’est pas uniquement motivée par l’argent, comme l’explique Gérald Baudouin, entraîneur national du saut à la perche à l’INSEP, qualifiant cette interprétation de « faux procès ».
L’autre raison majeure derrière cette progression millimétrée est la volonté de maintenir une motivation constante et de conserver un objectif clair. Philippe Collet, ancien perchiste français, souligne que cette méthode permet à Duplantis de « rester dans le game » et de préserver un engagement sur le long terme. Il est largement admis que Duplantis possède déjà les capacités pour sauter plus haut, mais cette stratégie lui permet de gérer sa progression avec prudence.
Enfin, cette approche précautionneuse a un avantage crucial : elle aide à éviter les blessures. Un exemple notable est celui de Renaud Lavillenie, qui, après avoir battu le record à 6,16 m en 2014, a tenté 6,21 m et s’est gravement blessé. En dépit de son ascension vers les sommets, le jeune athlète de 25 ans, Mondo Duplantis, s’efforce de conserver une approche mesurée, évitant ainsi les risques liés à l’euphorie du record.