
La journée de mobilisation nationale, baptisée « Bloquons tout », prévue pour le mercredi 10 septembre, pourrait rassembler jusqu’à 100 000 personnes à travers la France, selon les estimations des services de renseignement. Ce chiffre, bien que variable, est basé sur l’affluence observée lors des assemblées générales préparatoires qui se sont déroulées pendant tout l’été, et plus intensément ces deux dernières semaines.
L’ampleur de ce mouvement contestataire est également liée à l’actualité politique récente. La mobilisation dépendra en partie de l’issue du vote de confiance à l’Assemblée nationale ce lundi 8 septembre, où le Premier ministre, François Bayrou, a engagé la responsabilité de son gouvernement. Selon un responsable du ministère de l’Intérieur, « si le gouvernement tombe, une partie de ceux qui comptaient participer risque de se démobiliser, mais les plus politisés, eux, en sortiront galvanisés ».
Si l’incertitude plane sur le nombre exact de manifestants, l’orientation politique du mouvement est, elle, plus claire. Initialement apolitique, « Bloquons tout » est désormais largement influencé par l’extrême gauche. La France insoumise (LFI) et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) sont particulièrement actifs dans l’organisation des assemblées générales, comme le confirment les services de renseignement. Des militants syndicaux, notamment de la CGT et de Solidaires, des activistes propalestiniens, ainsi que des membres d’Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre ont également été identifiés. La contestation est particulièrement marquée dans les bastions traditionnels de la gauche et de l’extrême gauche, tels que Nantes, Rennes, Toulouse, Lyon et Bordeaux.
Le mouvement vise à paralyser le pays par diverses actions, allant de la grève générale à des blocages ciblés de dépôts pétroliers, raffineries, plateformes logistiques, écoles, universités, et même des radars automatiques ou distributeurs de billets. Les transports seront également affectés, avec des perturbations attendues sur le réseau RATP en Île-de-France et certaines lignes SNCF, bien que les TGV devraient circuler normalement.