france-protest-chaos
La journée de mobilisation nationale du 10 septembre a généré blocages, perturbations dans les transports et affrontements, avec 540 interpellations et des réactions politiques divisées. La contestation se prolonge.

La journée de mobilisation du 10 septembre, baptisée « Bloquons tout », a été marquée par de nombreuses actions à travers la France, entraînant des perturbations et des affrontements. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré que la mobilisation avait été « détournée, captée, confisquée par l’extrême et l’ultra gauche », une analyse partagée par d’autres figures politiques.

En fin de journée, le ministère de l’Intérieur a recensé 540 interpellations au niveau national, dont 211 à Paris, et 415 gardes à vue. Au total, 850 actions ont été menées, rassemblant 197 000 participants, et 23 agents des forces de l’ordre ont été légèrement blessés.

Les transports ont été particulièrement impactés. Sur le réseau ferroviaire, des actes de malveillance, comme des incendies volontaires de câbles entre Toulouse et Auch, ont entraîné des interruptions de trafic. La SNCF a également déjoué des tentatives d’envahissement de gares, notamment à Paris Gare du Nord, Marseille et Montpellier. Dans les airs, environ 110 vols ont été annulés, et des retards ont été anticipés, en particulier pour les vols vers Nice, Marseille, Lyon et la Corse. Le réseau routier a connu de multiples blocages et opérations escargots, affectant l’A36, l’A20 et les accès à Rodez.

À Paris, des affrontements ont eu lieu aux abords de la Gare du Nord et place de la République. Le Forum des Halles a été fermé, avec des perturbations sur les lignes de métro et RER. Un incendie s’est déclaré dans un restaurant près de Châtelet, potentiellement involontaire selon le parquet. Des lycées parisiens, dont Henri-IV et Hélène-Boucher, ont été bloqués, et des tensions ont éclaté avec les forces de l’ordre. La situation à Rennes a été particulièrement violente, avec un bus incendié sur la rocade et l’intervention d’engins blindés. À Nantes et Bordeaux, des heurts et des dégradations ont également été signalés, bien que la circulation soit revenue à la normale en fin de journée à Bordeaux.

Plusieurs personnalités politiques ont réagi à ces événements. Marine Le Pen a dénoncé les « scènes de dégradation et de violence », tandis qu’Olivier Faure a salué la présence de « très nombreux jeunes » parmi les manifestants. Jean-Luc Mélenchon a quant à lui qualifié la mobilisation de « succès », louant son mode d’action « moins routinier ». Le syndicat Sud Rail a appelé à une nouvelle grève le 18 septembre, estimant que cette journée n’était qu’une « première étape réussie ».