La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a présenté un plan national visant à lutter contre les violences sexuelles, un fléau qui touche des milliers de femmes chaque année au Mexique. Cette initiative fait suite à sa propre agression en pleine rue à Mexico, où un homme l’a touchée et a tenté de l’embrasser sans son consentement. Un incident qui a mis en lumière la réalité quotidienne de nombreuses Mexicaines.
Mme Sheinbaum, en fonction depuis octobre 2024, a porté plainte pour « harcèlement sexuel » contre son agresseur, rapidement interpellé et déjà soupçonné d’autres faits similaires. Le délit de harcèlement sexuel, incluant les attouchements dans le code pénal de Mexico, est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à six ans de prison.
Le plan de la présidente vise à harmoniser les législations des 32 États du Mexique afin de garantir que de tels comportements soient partout poursuivis pénalement, car seuls 19 États incluent actuellement ce délit dans leur code pénal. Elle a insisté sur la nécessité pour les femmes de ne pas se sentir seules et d’être soutenues par des institutions et un gouvernement efficaces. Selon elle, 45 % des femmes mexicaines ont déjà subi une forme de violence sexuelle. Plus de 25 000 plaintes pour « harcèlement sexuel » ont été enregistrées au Mexique depuis le début de l’année, malgré la réticence de nombreuses victimes à dénoncer ces faits par crainte d’être mises en doute.
Bien que l’initiative de la présidente soit saluée par beaucoup, certains de ses adversaires politiques l’ont accusée d’utiliser cet incident comme une « diversion politique » pour masquer d’autres problèmes majeurs du pays, comme le meurtre d’un maire survenu peu avant. Le harcèlement de rue et les attouchements dans les espaces publics demeurent un problème persistant au Mexique, malgré les efforts passés, tels que la création d’espaces réservés aux femmes dans les transports publics.
