
La mer Rouge est le théâtre d’une nouvelle escalade des tensions. Les rebelles yéménites houthistes ont coulé deux vraquiers battant pavillon libérien, le « Magic Seas » et l’« Eternity C », début juillet 2025. Ces attaques, qui ont coûté la vie à trois marins à bord de l’« Eternity C », marquent une recrudescence des hostilités dans cette voie maritime cruciale pour le commerce mondial. Le « Magic Seas » a été abordé et coulé le 6 juillet, suivi deux jours plus tard par l’« Eternity C », victime d’un assaut similaire. Ces événements ravivent les inquiétudes concernant la sécurité de la navigation et les conséquences écologiques dans la région.
Les images de propagande diffusées par les forces houthistes montrent clairement du fioul s’échappant des navires coulés, confirmant les craintes d’une catastrophe environnementale. Le 11 juillet, Hans Grundberg, l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, a dénoncé ces actes, soulignant un « risque sérieux de dégâts environnementaux, économiques et humanitaires importants pour un environnement côtier déjà vulnérable ». Cette menace s’est concrétisée le 20 juillet, lorsque Wim Zwijnenburg, expert de l’ONG néerlandaise PAX, a confirmé, grâce à des photos satellites, que les nappes d’hydrocarbures avaient atteint les côtes érythréennes. Ces déversements représentent un danger majeur pour l’écosystème marin de la mer Rouge, déjà fragilisé.
Ces attaques s’inscrivent dans un contexte de tensions régionales persistantes. Les Houthis, qui contrôlent une partie significative du Yémen, ont intensifié leurs opérations contre les navires commerciaux qu’ils estiment liés à Israël ou à ses alliés, en signe de solidarité avec les Palestiniens. La communauté internationale, via la mission navale européenne Aspides et les forces américaines, cherche à protéger le trafic maritime, mais la situation demeure instable et imprévisible. Les impacts économiques sont également à craindre, avec des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et une augmentation des coûts de fret, malgré une résilience observée à court terme. La recrudescence de ces agressions soulève des inquiétudes quant à un possible retour à une guerre totale dans la région du Yémen.