
La mélatonine, souvent surnommée « hormone du sommeil », gagne en popularité comme solution d’automédication contre l’insomnie. Vendue principalement sous forme de complément alimentaire, elle est au cœur d’un débat entre professionnels de la santé concernant son efficacité réelle.
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre spécialiste du sommeil, affirme que la mélatonine signale à notre organisme qu’il est temps de se préparer au repos. La mélatonine est une hormone naturelle que le cerveau sécrète en fin de journée, agissant comme un signal soporifique et un régulateur de notre horloge biologique interne.
La législation européenne distingue arbitrairement la mélatonine : les dosages de 2 mg et plus sont considérés comme des médicaments, tandis que les dosages inférieurs sont classés comme compléments alimentaires, bien qu’ils contiennent le même principe actif. La forme la plus répandue est la libération prolongée (LP), qui imite la production naturelle de l’hormone, avec une diffusion progressive durant la nuit.
Ces formes à libération prolongée, qu’il s’agisse du médicament Circadin (destiné aux plus de 55 ans) ou des compléments à 1,9 mg, agissent à la fois comme synchroniseur du cycle veille/sommeil et comme soporifique, aidant à maintenir le sommeil. Elles affichent une efficacité notable dans 60 à 70 % des cas, le Circadin étant officiellement reconnu pour cela. Les mélatonines à libération prolongée sont spécifiquement conçues pour éviter les réveils nocturnes en diffusant l’hormone sur une période de 6 à 8 heures.