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La centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a été mise à l'arrêt suite à une invasion de méduses. Cet incident souligne la vulnérabilité des installations nucléaires face aux aléas naturels.

La centrale nucléaire de Gravelines (Nord), l’une des plus grandes d’Europe, a été contrainte de stopper une partie de sa production suite à une invasion massive et imprévisible de méduses. Dans la nuit de dimanche à lundi, les unités 2, 3, 4 et 6 se sont mises à l’arrêt, les deux autres étant déjà en maintenance. Cet incident, bien que sans conséquence sur la sûreté des installations, met en lumière la vulnérabilité des centrales face aux phénomènes naturels.

Les centrales nucléaires ont besoin d’une source d’eau importante pour le refroidissement de leurs réacteurs. La centrale de Gravelines, comme 27 des 57 réacteurs français, fonctionne en circuit «ouvert», prélevant directement l’eau de mer pour ses systèmes de refroidissement. Avant d’atteindre les réacteurs, cette eau est filtrée dans une station de pompage. C’est précisément là qu’une grande quantité de méduses a été détectée, saturant les filtres et déclenchant les dispositifs de sécurité automatiques pour éviter tout dommage aux équipements sensibles.

Bien que ce type d’incident soit «assez rare», EDF en a déjà fait l’expérience par le passé, notamment dans les années 1990. Des cas similaires ont également été rapportés à l’étranger, comme en 2013 en Suède, où la centrale d’Oskarshamn avait été arrêtée trois jours. Ces proliférations de méduses sont souvent favorisées par des facteurs environnementaux comme le réchauffement des océans et la surpêche, qui réduisent le nombre de leurs prédateurs naturels.

Pour EDF, cet incident à Gravelines peut s’expliquer par la saison estivale, propice à la prolifération des méduses. L’opérateur ne signale pas une recrudescence particulière de ce phénomène, et il est prématuré d’en tirer des conclusions liées au changement climatique. Les équipes de la centrale travaillent activement à sécuriser un redémarrage des unités, espéré pour jeudi. Gravelines, située sur la côte de la mer du Nord, est la plus grande centrale d’Europe occidentale avec ses six réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts.