
Le Sénat a récemment adopté une mesure clé visant à mieux encadrer la pratique de la médecine esthétique en France. Avec le soutien du gouvernement, cette décision intervient dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. L’objectif principal est de soumettre cette branche de la médecine à une autorisation préalable, délivrée non plus par les Agences régionales de santé (ARS), comme initialement proposé par l’Assemblée nationale, mais par l’ordre des médecins compétent.
Cette nouvelle orientation est le fruit de discussions approfondies entre le gouvernement et le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom). La sénatrice LR Corinne Imbert a souligné l’importance de cette collaboration pour garantir la qualité et la sécurité des actes pratiqués. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a d’ailleurs qualifié cette mesure de « première pierre » dans la construction d’un cadre réglementaire plus robuste pour la médecine esthétique, promettant de poursuivre les travaux sur la formation et la régulation.
La distinction entre médecine esthétique et chirurgie esthétique est cruciale. La première englobe des procédures non invasives ou mini-invasives comme les injections de botox ou les implants capillaires. Face à l’essor de ces pratiques, un décret définira prochainement des conditions strictes en termes de qualification initiale, de formation et d’expérience professionnelle. Une durée d’exercice préalable en médecine curative pourrait être exigée, dans le but d’éviter que de jeunes médecins ne se tournent exclusivement vers cette activité très rémunératrice, au détriment d’autres spécialités.
Comme l’a précisé la sénatrice PS Annie Le Houérou, cette régulation vise également à « lutter contre la fuite des médecins vers la médecine esthétique » et à pallier le manque de maillage territorial de notre système de soins. Actuellement, il n’existe aucun registre officiel des médecins spécialisés en esthétique, rendant difficile l’évaluation du nombre réel de praticiens, estimé à près de 10 000 selon un rapport du Sénat. Cette nouvelle législation représente une avancée majeure pour la transparence et l’éthique de cette pratique.






