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Un an après les mobilisations contre la vie chère, le pouvoir d'achat en Martinique reste un défi. Malgré un protocole de baisse des prix signé en octobre 2024, les consommateurs restent sceptiques face à la réalité des étiquettes.

Un an après d’importantes mobilisations populaires contre la vie chère en Martinique, marquées par des émeutes, la situation du pouvoir d’achat reste un sujet de préoccupation majeure pour les habitants. Malgré les promesses de « prix en baisse » et de « bouclier qualité-prix » affichées dans les supermarchés, de nombreux consommateurs expriment leur scepticisme.

Joseph, un quinquagénaire rencontré dans un hypermarché Leclerc de Fort-de-France, déplore un panier de courses dépassant les 100 euros pour une douzaine d’articles. Ricardo, 41 ans, se montre légèrement plus optimiste, constatant une légère amélioration sur certains produits alimentaires de base, mais le sentiment général est que le pouvoir d’achat n’a pas significativement progressé. En 2022, les prix de l’alimentation en Martinique étaient supérieurs de 40% à ceux de la France hexagonale, et l’écart de prix global était de 14%. Une étude de 2015 montrait déjà des prix 12,3% plus élevés en Martinique qu’en France métropolitaine, avec l’alimentation 38,2% plus chère.

Pourtant, en octobre 2024, un protocole visant à réduire de 20 % les prix de plus de 6 000 produits alimentaires avait été signé. Cet accord, impliquant l’État, les acteurs économiques et les élus, faisait suite à six semaines de négociations intenses et de manifestations. L’objectif était de rendre les denrées moins coûteuses sur cette île antillaise où, selon l’Insee, elles sont en moyenne 40 % plus chères qu’en France hexagonale. Dans les rayons, des affiches indiquent des baisses moyennes de 10,3 % sur les pâtes aux œufs, 8,6 % sur les lentilles sèches et 9,4 % sur les huiles entre octobre 2024 et mars 2025.

Malgré ces efforts, les prix à la consommation ont continué d’augmenter en Martinique. En juillet 2025, ils ont progressé de 0,3 %, et de 0,9 % sur un an en août 2025, principalement en raison de la hausse des services et de l’alimentation. L’énergie a également contribué à cette augmentation en juillet 2025 avec une hausse de 1,1 %, bien que les produits pétroliers aient enregistré un recul en août 2025.