
Le Maroc a été le théâtre de manifestations autorisées pour la première fois mercredi soir dans plusieurs villes, tandis que des violences ont éclaté ailleurs, marquant le cinquième jour de protestations pour de meilleurs systèmes d’éducation et de santé. Ces rassemblements, orchestrés par le collectif GenZ 212, ont vu des centaines de manifestants mobilisés à Casablanca, Tanger et Tétouan, scandant des slogans comme « Le peuple veut la chute de la corruption » et « Liberté, dignité et justice sociale ». À Casablanca, des voix se sont même élevées pour exiger le « départ » du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Cependant, la situation a dégénéré en violences dans d’autres localités. Deux personnes ont perdu la vie en tentant de prendre d’assaut un poste de gendarmerie dans le Sud, où les forces de l’ordre ont été contraintes d’utiliser leurs armes en légitime défense. À Salé, des individus cagoulés ont incendié des voitures de police et une agence bancaire. Des actes de vandalisme ont également été signalés dans la commune rurale de Sidi Bibi et à Kelâat M’Gouna.
Le bilan des violences est lourd : plus de 400 interpellations et près de 300 blessés, majoritairement parmi les forces de l’ordre, selon Rachid El Khalfi, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Plus de 140 véhicules de police et 20 voitures de particuliers ont été incendiés, et des administrations, agences bancaires et commerces ont été pillés. À Rabat, 97 personnes feront l’objet de poursuites judiciaires, dont trois placées en détention, et leur procès est en attente. Le collectif GenZ 212, qui se décrit comme un « espace de discussion » sur la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption, a exprimé son « regret » face aux incidents.
Ces événements soulignent la persistance des inégalités sociales au Maroc, un problème majeur avec de fortes disparités régionales et un fossé notable entre les secteurs public et privé, alimentant ainsi le mécontentement de la population.