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Des manifestations de la Génération Z au Maroc pour la santé, la justice et l'éducation ont viré au drame, avec trois jeunes tués à Lqliaa et deux gravement blessés à Oujda, soulevant de vives interrogations sur l'usage de la force.

Des manifestations de la Génération Z au Maroc, réclamant davantage de moyens pour la santé, la justice et l’éducation, ont dégénéré en violences début octobre 2025. Le 1er octobre, à Lqliaa, dans le sud du pays, trois jeunes hommes – Abdessamade Oubalat, Abdelhakim Al-Darfidi et Mohammed Al-Rahali – ont été tués par balle devant la gendarmerie. Les autorités marocaines invoquent la légitime défense face à des manifestants qualifiés de violents, mais cette version est contredite par les preuves disponibles.

Les extraits de vidéosurveillance publiés par les autorités sont jugés insuffisants et les corps des victimes ont été retrouvés à plusieurs dizaines de mètres de l’enceinte de la gendarmerie, ce qui soulève de sérieuses questions sur la légitimité de l’usage des armes par les forces de l’ordre. Des images diffusées sur les réseaux sociaux et authentifiées par Le Monde renforcent ces doutes, montrant des interventions qui semblent disproportionnées.

La veille, le 30 septembre, des incidents similaires se sont produits à Oujda, dans le nord du Maroc. Amine Boussada et Taybi Abdelghafour ont été gravement blessés après avoir été percutés par des fourgons des forces de sécurité. Amine Boussada a dû subir une amputation de la jambe, et Taybi Abdelghafour souffre encore de séquelles pulmonaires. L’analyse des vidéos par Le Monde indique qu’ils ne représentaient aucun danger au moment des faits. Ces événements tragiques soulignent une tension croissante entre la jeunesse marocaine et les autorités, alors que les revendications pour des réformes structurelles se font de plus en plus pressantes.