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Marine Le Pen a critiqué la taxe Zucman, la jugeant « mesure floue » et lui préférant un impôt sur la fortune financière (IFF). Elle estime que la taxe Zucman détourne des problèmes économiques essentiels et propose une alternative qui exclut la résidence principale et les biens professionnels.

Dans une récente interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), Marine Le Pen, présidente des députés du Rassemblement national, a vivement critiqué la proposition de la taxe Zucman, la qualifiant de « mesure floue » qui « détourne de l’essentiel ». Elle a réaffirmé la préférence de son parti pour un impôt sur la fortune financière (IFF) aux contours plus définis. Cette prise de position intervient en plein débat budgétaire, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu consulte les acteurs politiques et sociaux en vue du prochain budget de l’État.

La taxe Zucman, soutenue par la gauche, consisterait à imposer annuellement à 2 % les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ciblant environ 1 800 foyers fiscaux. L’économiste Gabriel Zucman estime que cette mesure pourrait générer 20 milliards d’euros, bien que d’autres experts anticipent des recettes plus proches de 5 milliards d’euros. Les détracteurs de cette taxe, notamment au centre, à droite et dans le monde patronal, expriment des craintes quant à un potentiel effet négatif sur l’outil professionnel et un risque d’exil fiscal.

Marine Le Pen a fustigé une politique qu’elle juge « nocive pour le pays et incapable de répondre à la crise budgétaire ». Elle déplore que le débat se concentre sur la taxe Zucman, occultant selon elle les « économies essentielles » à réaliser via la réduction de l’immigration, de la contribution à l’UE, des fraudes et du train de vie de l’État.

En opposition, le Rassemblement national (RN) propose un Impôt sur la Fortune Financière (IFF). Marine Le Pen a précisé que cet impôt serait « calqué sur l’ancien impôt sur la fortune » mais exclurait la résidence principale ou unique, ainsi que les biens professionnels, contrairement à la taxe Zucman. De plus, 75 % des parts détenues dans les PME et ETI seraient exonérées afin d’encourager l’investissement. Le RN estime que cette mesure générerait environ 3 milliards d’euros, qui serviraient à financer une part fiscale pleine dès le deuxième enfant.