
Maria Corina Machado, figure majeure de l’opposition vénézuélienne, ne pourra pas recevoir en personne son prix Nobel de la paix, a confirmé l’Institut Nobel norvégien. La cérémonie, qui se tiendra mercredi à Oslo, verra sa fille, Ana Corina Machado, la représenter et prononcer le discours de sa mère. La cheffe de l’opposition vit dans la clandestinité au Venezuela depuis les élections présidentielles contestées de juillet 2024.
Le directeur de l’Institut Nobel, Kristian Berg Harpviken, a précisé à la radio NRK que l’emplacement exact de Maria Corina Machado est tenu secret en raison de la nature répressive du régime de Nicolas Maduro. Âgée de 58 ans, Maria Corina Machado a été honorée le 10 octobre pour son « combat en faveur de la démocratie ».
Sa dernière apparition publique remonte à janvier, lors d’une manifestation à Caracas contre le troisième mandat de Nicolas Maduro, élu dans des conditions jugées frauduleuses. Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a averti qu’elle serait considérée comme une « fugitive » si elle quittait le pays, l’accusant d’« actes de conspiration, d’incitation à la haine et de terrorisme ».
Si ses efforts pour la démocratie sont salués par beaucoup, Maria Corina Machado est également critiquée pour ses positions perçues comme proches de celles de l’ancien président américain Donald Trump, à qui elle a dédié son Nobel. Des manifestants prévoient d’ailleurs de protester contre la remise du prix, dénonçant un « prix de la paix pour les va-t-en-guerre ». Cette distinction coïncide avec des opérations militaires américaines dans les Caraïbes, justifiées par Mme Machado mais interprétées par Nicolas Maduro comme une tentative de le renverser et de s’approprier les réserves pétrolières du Venezuela.






