Manuel-Valls-Rurutu
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a évalué les retombées de l'accord de Bougival en Nouvelle-Calédonie lors de sa visite en Polynésie française. Les indépendantistes polynésiens voient un espoir, bien que limité, dans la proposition d'« État de la Nouvelle-Calédonie ».

Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a récemment visité la Polynésie française du 15 au 22 juillet 2025, quelques jours après la signature de l’accord de Bougival sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie, le 12 juillet. Son séjour a été marqué par des rencontres avec les habitants, notamment sur l’atoll de Rurutu.

En Polynésie, les échos de l’accord de Bougival ont été plus discrets. La scène politique locale est caractérisée par un fort métissage et un nomadisme politique, où le vote est souvent influencé par des liens claniques, familiaux ou religieux. Cependant, le mouvement indépendantiste du Tavini Huiraatira en Polynésie française suit de près les avancées de leurs homologues calédoniens du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Les élus indépendantistes polynésiens radicaux perçoivent le projet d’« État de la Nouvelle-Calédonie » comme un simple assouplissement de la position française, eux qui aspirent également à un processus de décolonisation sans succès jusqu’à présent. Antony Géros, président de l’Assemblée de la Polynésie française depuis mai 2023 et membre du Tavini Huiraatira, a souligné que « l’État continue à camper sur ses positions » mais a concédé qu’une « petite fenêtre d’espoir » s’est ouverte, montrant que l’idée d’une évolution fait son chemin.

L’accord de Bougival, officiellement intitulé « Le pari de la confiance », vise à établir les bases du futur statut institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, succédant à l’accord de Nouméa de 1998. Il prévoit la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie » au sein de la République française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne, aux côtés de la nationalité française. Une consultation populaire est prévue en février 2026 pour que les Néo-Calédoniens approuvent ces propositions.

Lors de sa visite, Manuel Valls a insisté sur l’importance de cet accord pour éviter le « chaos » et la « violence » en Nouvelle-Calédonie, répondant ainsi aux critiques de l’Union calédonienne qui estime que les fondamentaux du combat kanak ne sont pas suffisamment pris en compte.