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Le récent cortège parisien a été le théâtre d'une expression citoyenne forte. À travers leurs pancartes, les manifestants ont partagé leurs colères et leurs espoirs, dénonçant une politique qu'ils jugent injuste et un déni de démocratie.

Dans le récent cortège parisien, Aline Leclerc et Rafael Yaghobzadeh ont recueilli les témoignages de manifestants, offrant un aperçu des revendications sociales et économiques exprimées à travers leurs pancartes. Ces messages reflètent un profond sentiment d’injustice et un appel à un changement de cap politique.

Cathie, 52 ans, bénévole dans une ONG de lutte contre la pauvreté, brandissait une pancarte dénonçant la stigmatisation des personnes au RSA. Inspirée par le livre « Frapper les pauvres » de Jean-Paul Delahaye, elle critique une politique qui, selon elle, lutte « contre les pauvres » plutôt que contre la pauvreté. Elle s’indigne du conditionnement des allocations, insistant sur le droit à une subsistance minimale sans contraintes étatiques, surtout quand beaucoup œuvrent déjà bénévolement.

Quentin, 30 ans et développeur au chômage, interrogeait : « C’est qui les assistés ? » Il dénonce la réduction des services publics et le mépris de classe, contrastant avec les « cadeaux fiscaux » aux entreprises. Il pointe du doigt l’octroi de millions d’aides publiques à des groupes réalisant des milliards de bénéfices, remettant en question le fantasme du ruissellement qui ne générerait que des emplois précaires.

Sylvie, 61 ans, documentaliste au chômage, blaguait sur sa pancarte « Y’a pas des milliardaires pour m’épouser ? ». Au-delà de l’humour, elle exprime son épuisement face à la nouvelle loi sur les retraites et son désir d’une assemblée citoyenne, après quarante ans de carrière.

Olivier, professeur d’histoire-géographie, et Elsa, professeure de sciences-physiques, tous deux en colère, affichaient « On n’est pas des vaches à lait ! ». Ils déplorent la réduction des moyens pour l’éducation et les salaires insuffisants, fustigeant une fiscalité qu’ils jugent injuste, où les classes moyennes paient un lourd tribut tandis que les plus riches bénéficient d’avantages. Ils déplorent le manque d’écoute de leurs revendications.

Baptiste, 30 ans, travaillant à l’Office français de la biodiversité, affichait « Mordre la main qui affame le service public ». Il exprime un sentiment d’injustice face à des inégalités croissantes et un contrat social rompu. Il souligne la nécessité d’une meilleure répartition des richesses pour soutenir les services publics essentiels.

Enfin, Savannah, jeune diplômée en journalisme, brandissait « Et si on essayait la démocratie ». Elle perçoit un « déni de démocratie », face à un gouvernement qui ignore les aspirations d’une partie de la population malgré les mobilisations successives, comme la réforme des retraites et les remaniements.