French-management-report
Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) révèle un management français « médiocre », en décalage avec les pratiques européennes. Ce constat, qui impacte la vie au travail et les politiques sociales, pousse à des propositions d'intervention étatique, malgré les doutes sur leur pertinence.

Une mission d’enquête européenne menée par trois hauts fonctionnaires de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a mis en lumière la médiocrité du management à la française, jugé en retard par rapport aux pratiques de ses voisins européens. Selon ce rapport, les pratiques managériales françaises sont perçues comme trop strictes, trop hiérarchiques et déconnectées des attentes des collaborateurs.

L’impact de ce management jugé « mauvais » ne se limiterait pas seulement à la qualité de vie au travail ou aux conditions de travail des salariés, mais affecterait également les politiques sociales. On observe ainsi des répercussions sur le taux d’emploi, les arrêts maladie, l’absentéisme et le sentiment de perte de sens au travail, conduisant à un risque accru de désengagement des salariés. Ce constat justifierait, pour l’IGAS, une intervention de la puissance publique pour « redresser la barre ».

Les fonctionnaires ont noté que, paradoxalement, le management français serait plus encadré par la réglementation que celui de ses voisins, mais de manière indirecte. Face à ce constat, ils suggèrent une intervention plus directe pour modifier les pratiques managériales. Leurs propositions incluent des modifications législatives pour infléchir durablement ces pratiques, l’intégration du management dans les thèmes du dialogue social obligatoire sur la qualité de vie au travail, son inscription parmi les orientations stratégiques soumises à consultation du Comité Social et Économique (CSE), et l’extension des pouvoirs du CSE en matière d’organisation du travail.

Bien que le management toxique soit une réalité avérée, avec des effets destructeurs pour les individus et la collectivité, la question de l’intervention accrue de l’État au-delà de la pénalisation des pratiques déviantes existantes reste ouverte. Le Code du travail ne fait pas de distinction claire entre un « mauvais » et un « bon » système de management, mais sanctionne les actions et conditions liées à un management toxique. Il est légitime de douter de la nécessité d’une intervention étatique plus poussée, compte tenu des réglementations existantes et de la capacité des entreprises à s’adapter.