
Le Mali est actuellement sous une pression djihadiste sans précédent, faisant craindre un effondrement de l’État. Depuis début septembre, les islamistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), lié à Al-Qaïda, ont imposé un blocus de la capitale, Bamako, menaçant de paralyser l’économie du pays. Cette situation a conduit plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, à exhorter leurs ressortissants à quitter le Mali « sans délai » à la fin octobre.
Le blocus de Bamako s’est manifesté par des attaques contre les convois de carburant, essentiels pour un pays enclavé qui dépend des ports de Dakar et Abidjan. Les insurgés du JNIM ont incendié des camions et enlevé des chauffeurs, provoquant des pénuries généralisées de carburant et des coupures d’électricité. En conséquence, les écoles et universités ont été fermées à travers le pays. La stratégie du JNIM vise à démontrer l’incapacité du gouvernement malien à protéger ses citoyens et à leur fournir des services essentiels, cherchant ainsi à délégitimer l’État.
Malgré l’inquiétude grandissante, certains experts estiment que la prise de Bamako par les djihadistes est peu probable dans l’immédiat, le JNIM manquant des capacités militaires et de gouvernance nécessaires pour une telle opération. Leur objectif principal serait plutôt de déstabiliser le régime en place pour obtenir une légitimité politique par la négociation. La junte militaire au pouvoir à Bamako depuis 2020 et 2021, qui a rompu ses liens avec ses anciens alliés occidentaux comme la France pour se tourner vers des paramilitaires russes, semble affaiblie et concentre ses forces autour de la capitale pour sécuriser le régime.
La détérioration de la situation au Mali, marquée par une augmentation des violences et une crise humanitaire, suscite des craintes d’un effet domino dans toute la région du Sahel, avec des répercussions possibles au Burkina Faso et au Niger. L’Union africaine a d’ailleurs exprimé sa « profonde inquiétude » et a appelé à une coopération et un partage de renseignements accrus pour contrer l’expansion des groupes djihadistes.






