Contre toute attente, la France n’a pas basculé dans la récession, et ce malgré une période politique complexe suite à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024. Alors que le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne est en berne depuis deux ans, la croissance française a maintenu un cap positif, défiant un contexte économique et politique anxiogène. Les prévisions pour le troisième trimestre, malgré la chute du gouvernement Bayrou et les incertitudes ministérielles, tablent sur une hausse de 0,2 % du PIB.
L’objectif de 0,7 % de croissance pour l’année 2025 semble ainsi à portée de main. Les experts de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) eux-mêmes se disent « presque surpris par la résilience de l’économie française ». Cette croissance, bien que modeste, trouve ses racines dans plusieurs facteurs. La dépense publique a indéniablement joué un rôle de moteur essentiel dans la période post-Covid-19, bien que cela ait contribué à l’augmentation du déficit public, un sujet central des débats politiques et budgétaires.
D’autres dynamiques, parfois contre-intuitives, continuent de soutenir le PIB. Les ménages, prudents face à l’inflation et craignant une potentielle hausse des impôts, ont en effet réduit leurs dépenses, entraînant une consommation atone depuis un an. Les entreprises adoptent également une attitude attentiste. Cette prudence générale, qui a freiné les importations, a eu un effet paradoxalement positif : le commerce extérieur a apporté une contribution significative de 2,1 points à la croissance, propulsant ainsi l’économie française en 2023 et 2024.
