Gérard Lambert, maire de Téloché (Sarthe), une commune de 3 200 habitants, a pris une décision radicale face à l’arrivée de gens du voyage. Exaspéré par des installations illégales répétées, il s’est assis devant l’entrée du terrain communal pour en bloquer l’accès. C’était la sixième intrusion depuis le printemps, selon l’élu qui confie son « ras-le-bol ».
Le maire explique qu’il tolère habituellement quelques caravanes pour quelques jours, mais cette fois-ci, il s’agissait d’un grand campement sans sanitaires, raccordé illégalement aux réseaux d’eau et d’électricité de la commune. Face à cette situation « inacceptable », Gérard Lambert a fait couper les arrivées d’eau et d’électricité, refusant même une offre de 1000 euros pour quatre jours, invoquant la défense des principes de la République.
Ce geste de désespoir fait suite à une précédente agression il y a deux ans, où il avait été bousculé et jeté dans un fossé, une affaire classée sans suite par la justice. Déterminé à rester le « patron » de sa commune, il a réaffirmé qu’il fallait « passer sur le maire » pour accéder au terrain.
La situation est tendue depuis plusieurs années, avec cinq procès en cours concernant l’aménagement illégal de terrains agricoles. Le maire dénonce un sentiment d’isolement de la part de l’État : « On défend les maires dans les discours, mais dans les faits, nous sommes trop souvent seuls. » Il propose des solutions concrètes : des aires d’accueil plus petites, de quatre caravanes maximum par commune, et la possibilité pour les gens du voyage d’acheter des terrains équipés et de payer des taxes, comme tout citoyen. Il réfute toute hostilité, affirmant que la cohabitation est possible si la loi est respectée, dans l’intérêt de tous les habitants de Téloché et des gens du voyage.
