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Le président malgache, Andry Rajoelina, a dissous l'Assemblée nationale suite à une contestation populaire et militaire grandissante. Cette décision survient alors qu'il est accusé d'abandon de poste après avoir quitté le pays. De nouvelles élections législatives sont attendues, accentuant l'incertitude politique à Madagascar.

Face à une contestation grandissante et à la menace d’un vote pour abandon de poste, le président malgache Andry Rajoelina a dissous l’Assemblée nationale ce mardi 14 octobre. Cette décision intervient alors que le chef de l’État a quitté le pays, prétendument avec l’aide de la France, et se trouve dans un lieu inconnu. La veille, Rajoelina avait fermement écarté toute démission, exhortant au « respect de la Constitution », marquant sa première prise de parole depuis le ralliement des militaires au mouvement de protestation qui secoue l’île.

Le décret de dissolution, diffusé sur la page Facebook de la présidence et authentifié par l’entourage présidentiel, invoque l’article 60 de la Constitution. Andry Rajoelina, réélu en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, justifie ce choix par la nécessité de « rétablir l’ordre au sein de notre nation et renforcer la démocratie ». L’opposition parlementaire affirmait avoir rassemblé les signatures requises pour initier une procédure d’« empêchement temporaire », nécessitant une majorité des deux tiers de l’Assemblée nationale, en arguant d’une vacance du pouvoir suite au départ du président à bord d’un avion militaire français, selon RFI.

La dissolution de l’Assemblée nationale ouvre la voie à de nouvelles élections législatives, qui devront se tenir dans un délai de soixante à quatre-vingt-dix jours, conformément à la Constitution. Cette situation accroît l’incertitude dans cette nation pauvre de l’océan Indien. Des milliers de manifestants, principalement des jeunes du collectif Gen Z rejoints par des fonctionnaires en grève, continuent de se rassembler à Antananarivo. Des slogans anti-français, tels que « Dégage la France » et « Dégage Rajoelina et Macron », ont été observés parmi les pancartes. Le président français, Emmanuel Macron, a d’ailleurs exprimé sa « grande préoccupation » face à cette crise, mettant en garde contre des « ingérences étrangères ».