
Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance prochaine d’un État palestinien par la France, une décision qui sera officialisée en septembre à l’Assemblée générale des Nations unies. Le président français a souligné la nécessité de « bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient ». Cette initiative s’inscrit dans les recommandations d’un rapport sur les Frères Musulmans, révélé par Le Figaro.
Le rapport, documenté par les services de renseignement et remis au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, mettait en lumière un « profond malaise » au sein de la communauté musulmane française. Cette dernière percevrait la position de la France comme trop favorable à Israël, alimentant une « islamophobie d’État ». Les auteurs du rapport préconisaient la reconnaissance d’un État palestinien afin de contrer ce narratif et apaiser les frustrations. Pour eux, cette démarche pourrait être un moyen efficace de désamorcer les tensions et de répondre aux préoccupations de cette partie de la population.
La reconnaissance d’un État de Palestine soulève cependant plusieurs questions fondamentales. En effet, un État nécessite un territoire, une population et une puissance publique. Les frontières d’un tel État restent floues : la Cisjordanie est morcelée par les implantations israéliennes, Jérusalem est revendiquée comme capitale indivisible par Israël, et Gaza est dévastée par les combats. De plus, l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas dont le mandat a expiré en 2009, est souvent critiquée pour sa corruption et sa complaisance supposée envers Israël.
Enfin, la question de la nationalité des descendants de réfugiés palestiniens, estimés à 5,8 millions par l’UNRWA, se pose. Leur intégration à un futur État palestinien entraînerait une augmentation significative de sa population, ce qui pourrait ne pas être accepté par Israël. Ces enjeux complexes nécessitent une réflexion approfondie pour garantir la viabilité et la stabilité d’un futur État palestinien, tout en assurant la sécurité de l’ensemble de la région.