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Emmanuel Macron a jugé « marginales » les importations d'énergie russe par l'UE, malgré les appels de Donald Trump à réduire cette dépendance. L'Europe a déjà fortement diminué ses achats.

Dans une interview accordée à l’émission « Face the Nation » de CBS dimanche, Emmanuel Macron a qualifié d’« assez marginales » les importations d’énergie russe par l’Union européenne. Cette déclaration contredit directement les appels de Donald Trump à une réduction de cette dépendance énergétique si l’UE souhaite une pression américaine accrue sur Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Le président de la République a précisé que ces importations ne constituaient « pas un facteur clé aujourd’hui », soulignant que l’Europe a « réduit de plus de 80 % notre consommation de pétrole et de gaz » en provenance de Russie. La semaine dernière, Donald Trump avait réitéré ses exigences envers les alliés européens, menaçant de ne pas intensifier les mesures contre la Russie si les achats de pétrole russe persistaient.

Bien que l’UE ait globalement diminué ses importations d’énergie russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, certains États membres comme la Slovaquie et la Hongrie demeurent très dépendants. Ces deux pays ont d’ailleurs exprimé leur résistance face aux pressions américaines, arguant qu’ils ne mettraient fin aux importations de pétrole russe qu’une fois des alternatives suffisantes trouvées par l’UE.

Selon le Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air, la Hongrie a importé pour 356 millions d’euros de combustibles fossiles russes en juin 2025, dont 165 millions d’euros de pétrole. La Slovaquie, quant à elle, a importé près de 178 millions d’euros de pétrole russe durant la même période. En revanche, la République tchèque a annoncé en avril avoir cessé ses approvisionnements en pétrole russe, après un investissement de 60 millions d’euros, mettant fin à soixante ans de dépendance. La Russie a, de son côté, réorienté une partie de ses ventes vers l’Inde, la Chine et la Turquie.

Interrogé sur son soutien à de nouvelles sanctions ou droits de douane contre la Russie, Emmanuel Macron a affirmé que cela « ne dépend pas seulement de moi. Si cela ne dépendait que de moi, ce serait demain ».