
C’est par une journée de grand vent, sous le soleil écrasant de juin, que Shirley et Alan Dean, un couple de retraités de Lytton, en Colombie-Britannique, ont de nouveau ressenti cette angoisse familière. Ils observent avec méfiance les rails courant entre les herbes sèches, un rappel constant de la tragédie qui a failli emporter leur foyer. Il y a quatre ans, le 30 juin 2021, ce petit village situé à trois heures de Vancouver a été presque entièrement dévoré par les flammes en quelques dizaines de minutes.
La veille, le thermomètre avait atteint un record national de 49,6 °C. L’air lourd et immobile avait fait place à un vent violent s’engouffrant dans le large canyon, créant des conditions idéales pour un « jour d’embrasement ». Ce jour-là, Shirley a vu des étincelles jaillir des rails qui séparent leur maison du fleuve Fraser. Le feu s’est propagé avec une rapidité effrayante, engloutissant les habitations voisines.
Le couple a lutté pour protéger leur maison, arrosant les abords avec acharnement. Un hélicoptère des pompiers, puisant l’eau du fleuve, a finalement aidé à sauver leur vieille bâtisse recouverte d’amiante. Pendant ce temps, le reste du village était consumé par une tornade de feu et de fumée, laissant derrière elle un paysage de désolation. Cet événement a marqué à jamais la mémoire des habitants de Lytton, forcés de vivre avec la menace constante des incendies.