
Une cour d’appel américaine a confirmé la décision d’une juge fédérale interdisant à la police de l’immigration (ICE) de procéder à des arrestations arbitraires à Los Angeles. Cette décision, rendue dans la nuit de vendredi à samedi, fait suite à une plainte dénonçant des contrôles au faciès et des entraves à l’accès à un avocat pour les immigrés détenus. L’intensification des descentes de police depuis juin dans le sud de la Californie avait suscité une vive polémique, marquée par des manifestations violentes.
La juge de première instance, Maame Ewusi-Mensah Frimpong, avait statué en faveur des plaignants le 11 juillet, citant une « montagne de preuves » contre les arrestations arbitraires. Les magistrats d’appel ont maintenu cette décision, interdisant à l’ICE d’opérer des arrestations sans motif valable à Los Angeles et dans six autres comtés californiens. Les facteurs désormais proscrits pour justifier une arrestation incluent l’origine ethnique, le fait de parler espagnol ou anglais avec un accent étranger, le métier d’un individu ou sa présence dans des lieux spécifiques comme les arrêts de bus, les stations de lavage auto, les fermes ou les magasins de bricolage.
Mohammad Tajsar, avocat de l’organisation de défense des droits civiques ACLU, a salué cette décision, déclarant qu’elle confirmait que l’action de l’administration Trump à Los Angeles avait « violé la Constitution et provoqué des dommages irréparables ». Les raids ciblent notamment des lieux où de nombreux Latino-Américains travaillent, engendrant des manifestations et même le déploiement de la Garde nationale par Donald Trump. Il est à noter que l’immigration est une source essentielle de main-d’œuvre pour le secteur agricole américain, avec 42% des ouvriers agricoles étant sans-papiers selon une étude de 2022 du ministère de l’Agriculture.