
La proposition de loi Duplomb, officiellement nommée « loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », a marqué l’actualité parlementaire par plusieurs singularités. Elle a d’abord fait l’objet d’une motion de rejet préalable à l’Assemblée nationale, fait inhabituel puisqu’elle était portée par ses propres partisans, arguant une paralysie du débat due à un nombre trop élevé d’amendements.
Le texte a été définitivement adopté le 8 juillet 2025. Cependant, la loi Duplomb est désormais au centre d’une controverse majeure, illustrée par une pétition citoyenne d’une ampleur inédite. Lancée par Eléonore Pattery, une étudiante de 23 ans, cette pétition a dépassé le seuil des 500 000 signatures le 19 juillet, et même le million le 20 juillet sur le site de l’Assemblée nationale, ouvrant potentiellement la voie à un débat public dès la rentrée parlementaire.
L’initiative d’Eléonore Pattery, lancée le 10 juillet, deux jours seulement après l’adoption du texte, s’est distinguée par son origine en dehors des cercles militants traditionnels. L’étudiante, qui refuse de s’exprimer dans les médias, a affirmé sur ses réseaux sociaux n’être affiliée à aucun parti politique. Elle dénonce dans sa pétition ce qu’elle et le million de signataires considèrent comme une « aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire » de la loi.
La loi Duplomb est critiquée pour ses mesures, notamment la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde, ainsi que la facilitation de l’agrandissement des bâtiments d’élevage et des projets de méga-bassines. Si le succès de la pétition ne garantit pas une abrogation du texte, il force une discussion à l’Assemblée nationale et met la pression sur le gouvernement.