
La Commission européenne a annoncé un nouveau report d’un an de sa loi anti-déforestation, décalant son entrée en vigueur de fin 2025 à fin 2026. Cette décision, expliquée par la commissaire à l’environnement Jessika Roswall, vise à laisser le temps nécessaire à l’UE pour rendre la loi pleinement opérationnelle, notamment en ce qui concerne le « système informatique » de surveillance des forêts. C’est le deuxième report consécutif pour cette législation ambitieuse, initialement prévue pour fin 2024.
Cette loi a pour objectif d’interdire la commercialisation en Europe de produits tels que l’huile de palme, le cacao, le café, le soja et le bois, s’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020. Les entreprises importatrices seront tenues de prouver l’absence de déforestation récente grâce à des données de géolocalisation et des photos satellitaires. Cependant, cette réglementation a suscité de vives critiques de la part de plusieurs pays, dont les États-Unis, le Brésil et l’Indonésie, souvent pointée du doigt pour sa déforestation liée à l’industrie de l’huile de palme et du papier.
Les organisations environnementales ont exprimé leur indignation, qualifiant ce report de « grave retard » et de « coup de tronçonneuse » pour les forêts. L’annonce intervient peu après la conclusion d’un accord de libre-échange avec l’Indonésie, pays particulièrement opposé à cette législation. Des pays européens comme l’Italie et l’Autriche ont également pressé pour une révision ou un report du texte, jugeant les exigences « disproportionnées » et « impossibles à mettre en œuvre » pour leurs agriculteurs et sylviculteurs. Les milieux d’affaires de l’agrobusiness et de nombreux États craignent les coûts supplémentaires pour les producteurs.