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LinkedIn, le réseau social professionnel incontournable, est de plus en plus critiqué pour ses contenus poussant au surtravail et à l'autopromotion excessive. Une analyse des dérives de la plateforme.

Imaginez un monde où les conseils professionnels frôlent la dystopie. Où l’on vous suggère de vider votre boîte mail le dimanche soir pour être plus « super efficace » le lundi, ou de consacrer vos week-ends à monter des meubles pour votre entreprise par amour de votre boîte. Ce monde, c’est celui que certains contenus sur LinkedIn dépeignent, transformant la recherche de succès en une injonction permanente au surtravail et à l’autopromotion.

Ces recommandations, parfois comme des clés de la réussite, valorisent un engagement professionnel excessif : des vacances jugées insupportables car elles interrompent le business, ou un 1er-Mai dédié à la vente de muguet pour « aligner ses valeurs » avec la performance commerciale. Ce genre de discours, loin d’être anecdotique, est monnaie courante sur la plateforme.

Avec plus d’un milliard de membres mondialement, dont 33 millions en France (soit 90% de la population active), LinkedIn a profondément remodelé nos vies professionnelles, les transformant en une sorte d’entretien d’embauche continu. Cependant, cette omniprésence a un revers : le risque de tomber dans le formatage, une autopromotion constante et parfois exaspérante, et une philosophie de comptoir déconnectée des réalités du travail.

Nombreux sont ceux qui critiquent cette tendance à la standardisation des profils et des interactions, déplorant un manque d’authenticité. L’algorithme de LinkedIn favorise l’engagement, encourageant les publications qui génèrent des réactions rapides (likes, commentaires, partages), et pousse à une certaine uniformisation des contenus pour maximiser leur visibilité. L’optimisation du profil et une présence active sont encouragées pour saisir des opportunités, mais l’équilibre entre visibilité et authenticité devient un véritable défi.