
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a vivement salué la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, y voyant un « désaveu cinglant pour les partisans de la méthode forte ». Cette déclaration, faite dimanche lors de l’émission « Questions politiques », met en lumière le rôle crucial de la diplomatie française dans cette affaire, survenue mercredi. L’écrivain, âgé de 81 ans et souffrant d’un cancer de la prostate, a été transféré à Berlin pour y recevoir des soins médicaux, avant un possible retour en France dans les prochains jours.
Sans nommer directement l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait prôné une ligne plus dure avec l’Algérie, M. Barrot a visé « tous ceux qui continuent de minimiser le rôle de la France et de sa diplomatie dans cette libération ». Le chef de la diplomatie française a qualifié ces critiques d’« irresponsables » et de « crachat au visage des diplomates » qui, par leur engagement et professionnalisme, ont permis la libération d’une dizaine de compatriotes retenus à l’étranger depuis le début de l’année 2025.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une « diplomatie d’impact » plutôt qu’une « diplomatie d’opinion », soulignant que cette approche pragmatique « produit des résultats concrets ». Boualem Sansal avait été emprisonné en Algérie pendant un an, accusé d’« atteinte à l’unité nationale » suite à des déclarations controversées sur l’héritage territorial de l’Algérie. Sa libération a été obtenue grâce à une demande de grâce du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, pour des raisons humanitaires.
Bien que l’intervention allemande ait été déterminante, la diplomatie française travaillait en coulisses pour obtenir cette libération, qualifiée de « victoire » par Jean-Noël Barrot. L’écrivain se trouve actuellement à l’ambassade de France à Berlin, où il subit des examens médicaux, marquant une étape importante dans la résolution de cette crise diplomatique tendue entre Paris et Alger.






