
L’émissaire spécial des États-Unis pour le Liban, Tom Barrack, a quitté Beyrouth mardi avec un sentiment de déception. Sa visite faisait suite à une rencontre, le dimanche précédent en Israël, avec le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui n’a accordé aucune concession sur le respect du cessez-le-feu signé en novembre 2024, après une année de conflit avec le mouvement chiite Hezbollah.
La décision qualifiée d’« historique » par le gouvernement libanais, prise le 7 août, d’adopter le plan américain de désarmement du Hezbollah, avait incité Tom Barrack à exhorter Israël à faire des gestes. Cependant, il n’a obtenu que des promesses, ce qui complexifie la tâche des responsables libanais pour convaincre le Parti de Dieu de renoncer à ses armes.
Tom Barrack a annoncé qu’Israël présenterait une « contre-proposition concernant les retraits et les garanties de sécurité à leurs frontières » après la réception du plan de désarmement du Hezbollah, que l’armée libanaise doit soumettre le 31 août. Après un entretien avec le président libanais, Joseph Aoun, Tom Barrack a souligné qu’Israël avait déclaré « ne pas vouloir occuper le Liban », une affirmation jugée « historique ».
Malgré les pressions des États-Unis et d’Israël, Naïm Qassem, chef adjoint du Hezbollah, a réitéré le 25 août le refus de son parti de déposer les armes, qualifiant la décision du gouvernement libanais de « grave erreur » sous le « diktat américano-israélien ».
Cette situation tendue, avec les violations continues du cessez-le-feu par Israël et les frappes menées au Sud-Liban, place le pays au bord d’une nouvelle crise. Le désarmement du Hezbollah est perçu comme une condition unilatérale par de nombreux Libanais, provoquant des manifestations et une opposition populaire, notamment dans le Sud. Le gouvernement libanais doit maintenant trouver un équilibre délicat pour éviter une escalade, tandis que l’armée, affaiblie, est confrontée à un défi colossal.