
Le collectif écologiste radical, Les Soulèvements de la Terre, fondé en janvier 2021 à Sainte-Soline pour combattre l’accaparement des terres, a récemment fait parler de lui lors de la Fête des Lumières à Lyon. Le samedi 6 décembre, des messages à caractère politique et jugés hostiles, tels que «La police blesse et tue», «Non à l’État policier», «La violence policière est partout» et «On dégage le RN», ont été projetés sur le palais Saint-Pierre, marquant un tournant dans ses actions.
Cette initiative, revendiquée par Les Soulèvements de la Terre Lyon sur Instagram, a été qualifiée d’«opération d’extrême gauche» par la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, qui a saisi la justice. Loin des revendications initiales du collectif axées sur la production alimentaire saine et une juste rémunération, cette action met en lumière une évolution notable de leurs modes d’action.
Initialement créés à Notre-Dame-des-Landes par d’anciens membres de la ZAD, Les Soulèvements de la Terre luttaient «pour produire une nourriture saine, à la fois financièrement accessible et garantissant une juste rémunération». Cependant, le mouvement a basculé d’une lutte contre les mégabassines à des actions ciblant la police et le Rassemblement National, et incluant des références à Gaza.
Le collectif est connu pour ses méthodes de désobéissance civile et de sabotage d’infrastructures jugées polluantes. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la dissolution du mouvement en juin 2023, mais cette décision a été suspendue en août 2023, puis annulée par le Conseil d’État en novembre de la même année, qui a estimé qu’il existait un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents contre les personnes.
Malgré cette tentative de dissolution, Les Soulèvements de la Terre continuent de mobiliser, intégrant désormais des revendications plus larges et politisées. Cette mue interroge sur l’évolution de l’écologie radicale en France, qui voit de nouvelles formes d’activisme émerger, alliant critique des projets d’aménagement et contestation sociale et politique.






