
La commission nationale d’investiture des Républicains (LR) a désigné Michel Barnier pour les élections législatives dans la 2e circonscription de Paris. Cette décision, bien que prévisible, a ravivé les tensions internes au parti, notamment avec Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, qui menaçait de maintenir sa candidature malgré le choix de la commission. Les auditions des deux personnalités par la CNI ont mis en lumière les divergences stratégiques et les ambitions personnelles au sein de la droite parisienne.
Rachida Dati, qui se positionne comme la candidate naturelle de la droite pour les municipales à Paris, a vivement critiqué l’arrivée de Michel Barnier dans cette circonscription qu’elle considère comme son fief. Elle a publiquement reproché à Barnier de ne pas l’avoir consultée et de lier sa candidature législative aux échéances présidentielles. Malgré les tentatives de conciliation de la part de figures du parti comme Bruno Retailleau, président des LR, Dati semblait résolue à maintenir sa candidature, affirmant qu’elle se présenterait « quoi qu’il arrive ».
De son côté, Michel Barnier a défendu une démarche axée sur l’utilité et la volonté de servir le pays à un moment clé. Il a clairement dissocié sa candidature législative des enjeux municipaux et présidentiels, insistant sur son rôle de rassembleur. Le vote quasi unanime de la CNI en sa faveur témoigne d’une volonté du parti de clarifier sa ligne, même si cela n’a pas suffi à apaiser les tensions avec Rachida Dati. L’absence d’un accord a mis en évidence la difficulté pour LR de présenter un front uni à Paris.
La situation reste complexe pour les Républicains à Paris. Si Michel Barnier a obtenu l’investiture, la persistance de Rachida Dati à vouloir se présenter complique la stratégie du parti. Les discussions se poursuivent pour trouver un terrain d’entente, notamment en vue des futures listes municipales. Les règles du jeu devraient se préciser avec l’avis du Conseil constitutionnel sur la loi PLM, attendu prochainement. L’enjeu est de taille pour la droite parisienne, qui cherche à retrouver sa place et à défier la majorité actuelle, mais doit d’abord résoudre ses propres divisions internes.