Après des rencontres jugées décevantes, le Premier ministre Sébastien Lecornu fait face à une double pression : celle des syndicats qui appellent à une nouvelle mobilisation le 2 octobre, et celle du patronat qui organise un « énorme meeting » le 13 octobre. La numéro un de la CFDT, Marylise Léon, et son homologue de la CGT, Sophie Binet, ont unanimement qualifié leur entrevue avec le Premier ministre d’« occasion manquée », regrettant l’absence de mesures concrètes. Les syndicats ont ainsi confirmé une nouvelle journée de grèves et de manifestations pour le jeudi 2 octobre, une semaine après une première mobilisation d’ampleur.
De son côté, le monde patronal, représenté par le président du Medef, Patrick Martin, a également exprimé ses préoccupations. Il a confirmé la tenue d’un grand rassemblement patronal à Paris le 13 octobre, visant à défendre la contribution des entreprises et à contrer certaines « théories dangereuses » telles que la taxe Zucman. Ce meeting se veut une démonstration de force face aux demandes de redistribution des richesses émanant des syndicats et d’une partie de la classe politique.
Face à cette grogne sociale et patronale, Sébastien Lecornu a affirmé qu’il n’entendait pas « passer en force » et qu’il adresserait « dans les prochains jours » un courrier aux partenaires sociaux. Ce courrier les invitera à contribuer sur cinq thématiques clés : le financement de la protection sociale, la réindustrialisation et la souveraineté économique, les conditions de travail et la qualité de vie au travail, et le renforcement du paritarisme. Le Premier ministre cherche ainsi à bâtir un consensus pour éviter une censure du budget 2026 à l’Assemblée nationale, un exercice délicat compte tenu des forces en présence et des attentes divergentes.
